Concept RAF 2017

Dans sa quête des voies et moyens susceptibles d’accélérer l’émergence du continent africain, le Rebranding Africa Forum se consacrera cette année à l’exploration d’une meilleure articulation entre la démographie africaine, tantôt considérée comme son principal atout, tantôt comme son handicap majeur, et les systèmes financiers, régulièrement accusés de ne pas jouer adéquatement leur partition en vue du développement de l’Afrique.

Le dividende démographique s’entend des avantages économiques susceptibles de résulter d’une phase de la transition démographique durant laquelle l’évolution numérique des différentes classes d’âge conduit à maximiser la proportion des actifs (15-64 ans), source de richesse, et à minimiser concomitamment celle des inactifs source de dépenses (moins de 15 ans et dans certaines circonstances plus de 64 ans). Cette situation ouvre une fenêtre d’opportunité démographique, en raison de la diminution des dépenses en faveur des personnes dépendantes, et permet ainsi de dégager des moyens susceptibles de financer des politiques de développement. Mais ce bonus démographique ne constitue pas encore un dividende démographique dont la réalisation dépend des investissements stratégiques (massifs et durables) dans quatre domaines clés.

  1. Le planning familial, en vue d’une baisse rapide de la fécondité (nombre d’enfants par femme), cette baisse étant la condition primordiale et indispensable de la transition démographique susceptible de conduire à un dividende ;
  2. la santé ;
  3. l’éducation (la formation) ;
  4. des politiques économiques créatrices d’emplois, et une gouvernance appropriée à même d’attirer le maximum d’investisseurs. 

Aucun Etat moderne ne s’est développé sans emprunter la trajectoire qu’indique le dividende démographique ainsi caractérisé. C’est vraisemblablement pour avoir refusé d’emprunter cette trajectoire dans les années 1960-70, en même temps que les Tigres d’Asie (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour) avec qui elle partageait des données démographiques semblables, que l’Afrique (et plus particulièrement l’Afrique au Sud du Sahara) affiche aujourd’hui les perspectives démographiques les plus inquiétantes au monde, avec une population estimée à plus de 4 milliards à l’horizon 2100. En cause, un taux de fécondité supérieur à 5 enfants par femme contre une moyenne mondiale de 2,5, une croissance démographique annuelle de 3% contre une moyenne mondiale à peine supérieure à 1%, un taux de dépendance (les moins de 15 ans) de 41%, deux à trois fois supérieur à ceux des pays émergents, un taux de contraception de 10 à 20% contre 60% en Asie et en Amérique latine, etc. Avec un tel diagnostic démographique, le pronostic semble évident: l’Afrique va au-devant d’une dramatique explosion sociale, à moins d’amorcer, sans délai, sa révolution contraceptive; les émeutes de la faim de 2008 ne sont à cet égard que de pâles prémices des drames démographiques à venir.

Le 6 octobre prochain, seront par conséquent réunies à Bruxelles les personnalités et compétences les plus éminentes dans les domaines financier, économique, politique et scientifique, en vue de créer les synergies et partenariats requis, à la lumière de la thématique choisie pour cette quatrième édition : « Enjeux et défis des systèmes financiers africains face au dividende démographique ».