REBRANDING AFRICA FORUM 2022
8ème édition
Bruxelles – le Vendredi 21 Octobre 2022
Thème : Quelles stratégies d’attractivité pour les États africains ?
La 8ème édition du Rebranding Africa Forum (RAF) se tiendra à Bruxelles, au Royaume de Belgique le 21 Octobre 2022. Cette deuxième édition post-COVID se concentrera sur la problématique de l’attractivité du continent, qui est consubstantielle à la quête des initiateurs du Forum, centrée sur l’amélioration de l’image de l’Afrique et une promotion plus effective de ses atouts. L’enjeu est donc celui de l’esthétisation politique, économique, écologique, académique, culturelle, professionnelle, éducationnelle, technoscientifique, etc. du continent, afin de briser les nombreux biais cognitifs qui caractérisent le regard porté sur les pays africains (y compris par certains Africains) et de construire ou renforcer la confiance des partenaires et parties prenantes aux processus de développement en cours.
Toutefois, au regard du regain contemporain de la ruée des puissances économiques vers l’Afrique, il peut paraître paradoxal de consacrer l’édition 2022 du RAF à la problématique de l’attractivité du continent, celle-ci étant visiblement manifeste, et la question par conséquent résolue ou révolue. Ce serait cependant ignorer que l’un des principaux inconvénients de cette attractivité classique de l’Afrique, pour le dire de façon lapidaire, c’est qu’elle demeure comparable à celle de la vache à lait, dont l’existence n’a de sens et d’utilité pour les bénéficiaires que tant qu’elle produit du lait. Servante et servile, la vache à lait est réputée ne pas avoir d’ambition émancipatrice, et quand bien même elle viendrait à en avoir, celle-ci s’arrêterait là où commence celle du vacher ou du trayeur.
Personne ne saurait raisonnablement se réjouir d’une « attractivité » aussi mystificatrice qu’aliénante. Mystification dont témoignage, quels que soient les paramètres envisagés et les instituts consultés, le classement au bas de l’échelle de la plupart des pays africains, pour ce qui est de l’indice global d’attractivité. Si l’on se réfère par exemple aux indicateurs du Venture Capital and Private Equity Country Attractiveness Index (Indice d’attractivité des pays pour le capital-risque et le capital-investissement) de 2021, le premier pays africain, l’Afrique du Sud, arrive en quarantième position sur les cent-vingt-cinq examinés, seize des vingt-cinq derniers sont africains.
La question est donc de savoir comment sortir l’Afrique de cette attractivité vachère dépourvue de véritable perspective émancipatrice ?
Comment construire en effet une authentique attractivité, celle d’un homo economicus ou acteur économique qui développe des stratégies visant à attirer des partenaires, non plus pour extraire et exporter ses ressources, mais pour les extraire et les transformer lui-même avant utilisation ou exportation, pour optimiser son potentiel, tirer durablement et au mieux profit de ses richesses et atouts, de ses avantages concurrentiels, de ses investissements, de ses entreprises et activités, de ses compétences, en vue de réaliser ses désirs de liberté, de prospérité et de bien-être ?&
Dans un espace économique globalement ouvert et régi par des rapports de force et la quête du profit, être attractif signifie avant tout être concurrentiel. C’est pourquoi l’authentique attractivité ici envisagée ne saurait se décréter ni surgir ex nihilo. Elle est ou sera le résultat d’un processus multiforme et multisectoriel dont le préalable indispensable est la mobilisation d’instruments analytiques et stratégiques permettant de faire un diagnostic intégral et sans complaisance des forces, des faiblesses et des opportunités des pays africains, ainsi que des menaces qui pèsent sur eux et par conséquent sur leur attractivité. La confrontation de ce diagnostic interne avec l’analyse de l’environnement économique global permettra ensuite de dégager des thérapies idoines, des stratégies de compétitivité et d’attractivité appropriées, des synergies indiquées, etc. Elle permettra aux pays africains de construire eux-mêmes des indices d’attractivité dynamiques et plus ancrés dans leurs réalités spécifiques, plutôt que d’en laisser le privilège exclusif à des institutions étrangères, dont les recettes économiques ont rarement fait la preuve de leur efficacité. Elle permettrait ainsi à l’Afrique de se montrer telle qu’elle est, avec ses forces et ses faiblesses, ses opportunités et ses défis, et donc telle qu’elle aimerait qu’on la voie.
C’est ce travail de fond qui fera que les stratégies d’attractivité de l’Afrique ne soient plus envisagées essentiellement comme celles d’une terre (sol et sous-sol) cherchant preneur au meilleur prix, mais comme celles d’un continent souhaitant attirer les partenaires appropriés pour exploiter au mieux ses multiples ressources humaines et matérielles, afin de réaliser, moyennant les stratégies, plans et processus préalablement définis, son vœu d’émergence.
Ce changement de paradigme d’attractivité indique donc la nécessité de se pencher en amont sur les priorités à définir, les perspectives de transformation à envisager, les mises en cohérence et en conformité requises aux plans politiques, économiques, juridiques, etc., les ruptures et recommencements à entreprendre, les nouveaux chantiers à amorcer, les voies nouvelles à explorer, les innovations structurelles à viser, les planifications à élaborer, les plans d’action à réaliser, etc., qui doivent inspirer, orienter et animer l’élaboration des stratégies d’attractivité du continent.
C’est à la lumière de ces exigences que la 8ème édition du Rebranding Africa Forum se donne pour ambition d’analyser globalement les stratégies (ou l’absence de stratégies) d’attractivité des pays africains, de répertorier les bonnes pratiques éprouvées et de formuler des recommandations à l’usage des États et des acteurs non étatiques, investisseurs, banques, assureurs, entreprises, et autres experts etc., qui seront réunis à Bruxelles le 21 Octobre 2022.