RAF10

REBRANDING AFRICA FORUM
10e édition
CONSTRUIRE L’AFRIQUE ENSEMBLE
18-19 octobre 2024

De l’audace, de la vision et une détermination inébranlable, voilà ce qu’il aura fallu, il y a dix ans, pour que naisse le Rebranding Africa Forum (Raf). Une Aventure clairvoyante, irréversible et désormais incontournable pour penser et construire ensemble l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.

Loin du verbiage tous azimuts, de concepts fumeux et autres escroqueries sémantiques et idéologiques foisonnantes sur l’Afrique, des habillages cosmétiques, superficiels et incantatoires qui masquent le déni des réalités africaines, le Raf s’est dès le début donné pour ambition de contribuer substantiellement au travail de réinvention et de renaissance en profondeur du continent.

Les thématiques choisies en témoignent éloquemment. L’émergence à quel prix ? (2014), Investir en Afrique, entreprendre pour l’Afrique (2015), Relever le défi de l’industrialisation de l’Afrique (2016), Enjeux et défis des systèmes financiers africains face au dividende démographique (2017), Défis et opportunités de l’économie verte pour l’Afrique (2018), Enjeux socio-économiques de l’exploitation minière en Afrique (2019), 2020 fut « une année blanche » en raison de la pandémie de convid-19, Les opportunités de la révolution numérique pour l’Afrique (2021), Quelles stratégies d’attractivité pour les États africains ? (2022), et enfin Les systèmes financiers africains en mutation, concilier authenticité et modernité : les chemins de l’inclusion financière (2023).

Au fil de ces neuf éditions aux thématiques connexes et transversales, à travers l’élaboration graduelle d’un diagnostic intégral relatif aux maux qui minent le continent dans chacun des domaines examinés, et aux conditions de sa libération et de son émergence, le Raf a effectué une afroscopie radicale, sans concession ni faux-fuyant, et s’est ainsi doté de la profondeur historique et de l’épaisseur analytique nécessaires pour nourrir, de manière pertinente, les réflexions et actions prospectives qu’envisage cette dixième édition.

Après le temps de la rétrospective et du diagnostic, vient celui de la thérapie et de l’endo- prospective, de la projection de soi par et pour soi-même, dans un futur possible et choisi, une fois débarrassé des survivances contemporaines de la double barbarie esclavagiste et coloniale. Aussi l’impératif primordial de cette afrothérapie qu’envisage la dixième édition du Raf se doit-il d’être à la hauteur de la quête de liberté, d’émancipation et de dignité des peuples africains, et à la mesure des déceptions, des soumissions, divisions, échecs, abaissements et renoncements coupables qui jalonnent leur histoire. Il consiste par conséquent à se défaire au préalable et par tous les moyens, de la tyrannie des agendas et recettes économique et politique exogènes, pour inventer concrètement ses propres voies, ses propres modalités d’action et d’émancipation politique, économique, etc., pour se doter de son propre agenda.

Comment libérer, diffuser et orienter les énergies positives du continent vers la réalisation de cet objectif qui, il y a soixante ans déjà, était au cœur de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, le 25 mai 1963 à Addis-Abeba ? Comment surmonter les rivalités et conflits fratricides, l’afropessimisme ambiant et paralysant, pour reconstruire ensemble cette Afrique devenue au mieux « le continent de l’avenir », expression ambivalente qui en dit long sur la nature de son présent? Quelles stratégies collectives adopter pour faire revivre cette Afrique qui, jadis riche de ses ressources, de sa puissance économique et politique, fut le berceau de civilisations rayonnantes, le creuset de savoirs et savoir-faire primordiaux à travers lesquels elle a, des siècles durant, éclairé l’humanité de ses lumières culturelles, scientifiques et techniques ?

L’enjeu n’est toutefois pas de restaurer à l’identique ce passé glorieux, mais d’y puiser la confiance en soi, la motivation et l’inspiration nécessaires pour le réinventer et le reconstruire collectivement, patiemment, méthodiquement, à la lumière des réalités, atouts et défis actuels du continent. Une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, leur garantissant à tous l’accès aux soins de santé, aux services sociaux de base, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale, telle est, a minima, l’Afrique que nous voulons construire ou contribuer à construire à travers le RAF, celle à laquelle nous aspirons (Agenda 2063 de l’UA). Une telle aspiration ne saurait toutefois devenir réalité sans la mobilisation de tous et à tous les niveaux. Faire foule autour d’objectifs communs est par conséquent la condition sine qua non pour faire front face aux stratégies externes de déstabilisation et de division permanentes qui empêchent leur réalisation, en l’occurrence l’avènement de cette Afrique intégrée, pacifiée, prospère et libre. Comment dès lors faire en sorte que les peuples africains s’approprient collectivement cette ambition, en fassent un rêve mobilisateur au présent, pour la réalisation duquel ils sont prêts à assumer les sacrifices nécessaires, à mener ensemble et jusqu’au bout les combats auxquels ils seront confrontés ?

Tel est le défi majeur à surmonter pour parvenir à la construction de cette Afrique que nous voulons. Pour y parvenir, une idéologie mobilisatrice d’un côté, des actions concertées, planifiées, collectivement menées et régulièrement évaluées de l’autre, nous semblent être les deux principales voies à explorer. L’idéologie nourrit en effet la part de rêve nécessaire à la réalisation de grandes œuvres, de révolutions. Tel doit être le rôle d’une idéologie et d’une vision panafricaines bien articulées. Outre leur rôle mobilisateur, l’idéologie et la vision ont aussi vocation à éclairer et orienter les actions concrètes à mener. C’est dans cette optique prospective que la dixième édition du Raf a retenu dix axes concrets de réflexion, d’actions et de projections, dix chantiers à explorer collectivement, pour la construction de cette Afrique à laquelle nous aspirons : la culture et le sport (1), le capital humain (2), les TIC et l’intelligence artificielle (3), l’exploitation des ressources naturelles (4), le changement climatique et l’économie verte (5), la santé et la sécurité sociale (6), le commerce intérieur et la Zlecaf (7), l’agro-industrie (8), les transports et le défi de la connectivité (9), et enfin, last but not least, l’avenir et les enjeux de la démocratie sur le continent (10).

Le Raf 2024 sera par conséquent une opportunité unique de regrouper en un même lieu autant d’experts, d’acteurs sociaux, économiques et financiers, d’investisseurs, d’entrepreneurs, de décideurs politiques, et ainsi de nouer des partenariats dans ces différents secteurs. Rendez-vous est donc pris les 18 et 19 octobre 2024, pour explorer ensemble, à la lumière des diagnostics effectués au fil des éditions précédentes, les voies et moyens de réaliser de manière optimale ces dix chantiers, qui ont vocation à mobiliser l’Afrique et le Raf en particulier, au moins pour les dix années à venir.

Il est historiquement avéré qu’aucun peuple ne s’est émancipé de manière profonde et durable sans assisse culturelle forte, et sans l’unité, la détermination et la persévérance dans les luttes à mener pour y parvenir, vertus que procure notamment la pratique sportive.

L’enjeu de ce panel est par conséquent d’explorer les voies et moyens de faire davantage de la culture et du sport des vecteurs d’émancipation et des facteurs d’intégration du continent, mais également des leviers d’influence, de son soft power à travers le monde.

Le capital humain est en effet l’Alpha et l’Omega de tout processus de construction ou de reconstruction. L’initiative pour les compétences en Afrique (SIFA) lancé par l’Union africaine en témoigne, celles-ci sont l’avenir du continent, lequel se prépare dès aujourd’hui.

Mettre en exergue les données relatives à l’exode des cerveaux, au coût de l’importation des compétences, à leurs impacts respectifs sur l’essor des pays africains ; proposer des alternatives pour y remédier, identifier les ressources humaines dont l’Afrique a besoin, les modalités de leurs formations respectives, le type d’investissements et partenariats requis pour les acquérir, tels sont les principaux enjeux de ce panel.

Nous sommes résolument entrés dans l’ère de la digitalisation, avec ses avantages et ses inconvénients. Malgré les bonds réalisés sur le continent dans ce domaine, l’Afrique reste à la traîne au plan mondial, et est essentiellement dépendante des technologies, structures et infrastructures (matérielles, immatérielles, numériques, satellitaires, etc.) provenant de l’extérieur : elle souffre tout à la fois d’un problème de retard et de dépendance numériques.

  • Quelles politiques mener tant aux plans national que régional et continental pour y remédier, de manière à tirer au mieux profit des innombrables opportunités qu’offrent les TIC et notamment l’intelligence artificielle ?
  • Comment affronter les défis et nouvelles vulnérabilités qui en résultent (cyber criminalité, néo-colonisation numérique, addictions multiformes, etc.) ?
  • Dans quels secteurs prioritaires la recherche et les financements relatifs au numérique doivent-ils davantage se concentrer, l’éducation, la formation, la santé, la sécurité, etc. ?

Telles sont quelques-unes des questions qui animeront ce troisième panel, dont les échanges auront pour point de départ un état des lieux de l’évolution, de l’usage des TIC et de l’intelligence artificielle sur le continent, des opportunités et des perspectives dont ces secteurs sont porteurs.

Nombre d’États africains sont aujourd’hui confrontés à la ruée de puissances étrangères qui convoitent et acquièrent leurs terres, à des fins diverses, engendrant ci et là des tensions avec les populations locales. De même, le pillage des ressources naturelles africaines, ou encore l’échange inégale qui mine leur exploitation, font depuis longtemps l’objet de dénonciations récurrentes par des ONG internationales et les sociétés civiles africaines, qui appelle notamment à plus d’équité et à la nécessité de les transformer sur place avant exportation, afin d’en augmenter la valeur.

Ce panel a dès lors pour objectif de dresser un état des lieux des terres arables, des ressources naturelles et minières du continent, et de définir des stratégies de contrôle, de gestion et d’exploitation appropriées de celles-ci. Les capitaux humain, techniques et financier requis à cet effet feront également l’objet des échanges de ce panel.

Les pays pauvres, notamment en Afrique, sont réputés payer le tribut le plus lourd du changement climatique, faute de moyens suffisants pour en gérer les conséquences multiples : sécheresse, canicule, déficit de récolte, famines, exode, déplacements des populations, migrations tous azimuts, internes et internationales avec les drame qui en résultent, conflits « verts », lorsque les déplacements des populations imposent une cohabitation non désirée et un partage des terres et des ressources vitales disponibles, etc.

Une première préoccupation de ce panel sera par conséquent de dresser un tableau panoramique des conséquences multiformes du changement climatiques en Afrique. Il s’agira ensuite d’envisager comment les gérer et les prévenir. Enfin, la question de savoir comment transformer en opportunités les multiples inconvénients du changement climatique trouvera ici le lieu d’un examen substantiellement informé. Ce sera ainsi l’occasion d’envisager, notamment, comment verdir davantage les économies africaines et attirer au mieux les financements verts.

La litanie des problèmes de santé en Afrique est inépuisable : déficit de personnel compétent et d’effectif en général, notamment de médecins (L’Afrique ne dispose, selon l’OMS, que de 3% de l’ensemble des professionnels de santé et de moins de 1% des ressources financières mondiales), faible rémunération qui engendre l’exode des compétences (certains pays africains ont plus de spécialistes à l’extérieur qu’à l’intérieur), faible et inégal accès aux soins, faible qualité des soins, sous-investissement (selon l’Organisation mondiale de la santé, l’Afrique abrite un quart des malades dans le monde, mais sa part dans les dépenses mondiales de santé est inférieure à 1%. Elle ne fabrique qu’une part infime – moins de 2% – des médicaments consommés sur le continent), mauvaise planification et harmonisation de la combinaison infrastructure-ressources humaines, produits médicaux contrefaits et illicites, faible digitalisation des services, absence ou rareté de systèmes de protection sociale, et en l’occurrence de couverture santé, etc.

Tous ces déficits constituent autant de défis à relever, mais aussi, d’opportunités pour les investisseurs et acteurs économiques nationaux et internationaux, tant il y a à faire, à refaire, à inventer, à construire, etc.

Aussi la tâche préalable de ce sixième panel sera-t-elle de faire un état des lieux sommaire des systèmes de santé et de sécurité sociale en Afrique, de leurs problèmes et défis respectifs, d’explorer les voies de leur amélioration et solution, les ressources humaines, techniques et les partenariats requis à cet effet. Il s’agira ensuite de mettre en exergue les nombreuses opportunités d’investissement que recouvrent les déficits relevés et défis à relever, etc.

Depuis l’accord portant création de la Zlecaf en 2017 et son entrée en vigueur en 2019, cette zone de libre-échange nourrit de nombreux espoirs aux quatre coins du continent. Alors que le commerce intra-africain ne représentait alors que 15 % du commerce total du continent, contre 58 % en Asie et 67 % en Europe, le FMI prêtait à la Zlecaf l’ambition de le stimuler à hauteur de 52,3 % d’ici 2025, d’augmenter les revenus de l’Afrique jusqu’à 450 milliards de dollars d’ici 2035, et de sortir 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté.

  • Quel bilan d’étape peut-on en tirer aujourd’hui ?
  • Quels sont les défis à relever pour y parvenir ?
  • Quelles opportunités restent à saisir, etc. ?

Autant de questions qui feront l’objet d’analyses et d’éclairages appropriés au sein de ce septième panel.

Sauf catastrophe majeure, selon les prévisions des Nations unies, la population de l’Afrique va doubler d’ici 2050, pour atteindre 4 milliards à l’horizon 2100, contre un peu moins de 1,5 milliard aujourd’hui. Le défi primordial que devra relever le continent, et qui doit être adressé dès aujourd’hui, est bien celui de l’alimentation. L’augmentation de ses capacités agro-industrielles constitue par conséquent un impératif absolu.

  • Comment y parvenir ?
  • Quels partenariats techniques et financiers envisager ?
  • Comment attirer les investisseurs internes et externes ?
  • Comment stimuler les chaînes de valeurs et augmenter les opportunités dans ce secteur ?

Voilà quelques-uns des enjeux principaux autour desquels plancheront les experts retenus pour ce huitième panel.

Le déficit de connectivité routière, portuaire et aéroportuaire constitue un handicap majeur pour l’intégration et l’essor socioéconomiques des pays africains. Il est en effet parfois plus facile ou rapide de passer par l’Europe pour partir d’un endroit à un autre de l’Afrique, ou de faire de grands détours pour rejoindre sa destination sur le continent.

Ce déficit de connectivité, d’infrastructures matérielles et immatérielles a naturellement un coût supplémentaire sur les échanges interafricains à tous les niveaux, national, régional et continental. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne détient le record du monde du coût d’exportation et d’importation des marchandises normalisées. Ce coût atteint quasiment le double de celui d’échanges comparables en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Asie de l’Est et dans le Pacifique. Ce coût est encore plus élevé lorsqu’il s’agit des échanges avec les pays enclavés, qui voient leur PIB par habitant amputé de 20 % du simple fait de leur position géographique.

L’enjeu de ce neuvième panel consiste dès lors essentiellement à explorer les voies et moyens, à tous les niveaux et dans les secteurs concernés, de remédier à ce déficit de connectivité. Il s’agira aussi de voir comment aider les pays sans littoral à stimuler une véritable économie du savoir et du savoir-faire, moins dépendante des contraintes matérielles et logistiques, et susceptible de compenser, d’équilibrer voire d’inverser les rapports de dépendance avec les pays voisins.

S’il est un fait politique commun aux États africains qui ont opté pour des régimes républicains et démocratiques, c’est la contestation quasi systématique des résultats électoraux.

  • Ce phénomène pose de manière récurrente la question de l’adaptation de la démocratie à l’Afrique, ou tout au moins celle de la mise en place d’une démocratie à l’Africaine ?
  • Quelles seraient les modalités et les vertus de ce supposé modèle de démocratie spécifique à l’Afrique ?

Le fait est que la contestation systématique des résultats des scrutins crée une instabilité politique interne permanente et in fine globale sur le continent, avec des conséquences multiples, insécurité, velléités sécessionnistes, conflits internes transfrontaliers, stagnation voire régression économique, etc.

  • Comment faire des États africains des démocraties apaisées selon leurs modalités spécifiques, avec des modes de désignation des dirigeants transparents et non contestés ?
  • Comment impliquer suffisamment les peuples africains dans la gestion des affaires internes de leurs États ?
  • Comment stimuler l’émergence d’une conscience panafricaine et d’une citoyenneté africaine pour stimuler « par le bas » la paix, l’intégration et la prospérité du continent, donner des assises démocratiques fortes au projet de construction de l’Afrique par et pour les Africains ?
  • Comment promouvoir la démocratie comme levier politique et économique pour la construction et l’émancipation de l’Afrique ?

Tel est le menu prévisionnel et non exhaustif de ce dixième panel.

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